Actualité - Retour de Karl Marx
La crise financière, cataclysme diluvien, qui s'abat sur le monde n'est nullement conjoncturel. Les économistes expliquent que le mouvement cyclique est dû au changement de rythme asymétrique entre la consommation et les investissements. Il suffit que la demande des biens de consommation décélère pour que la demande des biens d'investissement décroît. Ce qui provoque le retournement du cycle. Ce que nous vivons aujourd'hui est d'une tout autre nature puisque il s'agit d'une rupture structurelle à caractère systémique et donc historique. Le communisme et les socialisme collectivistes se sont effondrés suite à la chute du mur de Berlin et de l'éclatement de l'Union soviétique à partir de 1989. Ce phénomène révolutionnaire fut la conséquence de l'émergence de la société de la connaissance, elle-même engendrée par la dissémination partout dans le monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce qui arrive aujourd'hui en revanche - c’est la cas de le dire - presque 20 ans plus tard est la faillite d'un certain type de capitalisme libéral. Force est de constater que les deux grandes idéologies, qui ont dominé la pensée sociétale et l'agencement politique de nos sociétés pendant deux siècles, ont fait naufrage en ce début du XXIe siècle. Certains observateurs n'hésitent pas à conclure que les événements actuels nécessitent le retour d'une analyse marxiste, voire d'une politique collectiviste au vu des dégâts causés par le capitalisme et de ses contradictions autodestructrices, telles que énoncée par Karl Marx. Cela me paraît être un raccourci intellectuel un peu trop ramassé et superficiel. Le marxisme est définitivement dépassé par les événements dans la mesure où il préconise la nationalisation et donc la collectivisation des facteurs de production à caractère physique. Mais dès lors que le facteur de production dominant est devenu la connaissance humaine, la créativité et donc l'imagination et la recherche critique, il est évident que la recette de la collectivisation devient totalement inopérante, voire contre-productive. La crise actuelle ne pourra pas conduire à une réédition du collectivisme planifié et bureaucratique mais devra restaurer la priorité du politique dans un contexte décisionnel aussi collectif que possible. Cela veut dire concrètement que dans un monde qui est devenu notre village parce que globalisé, il faudra dans toute la mesure du possible organiser une gouvernance globale ou du moins aussi concertée que possible sur le plan international. Dans ce contexte l'Union Européenne peut jouer un rôle de pionnier en mettant en oeuvre le principe d'une « subsidiarité ascendante », impliquant un transfert de compétences vers un niveau de décision intergouvernemental et si possible supranational. Malheureusement jusqu'ici les responsables européens ont surtout autorisé les instances nationales à faire ce qui bon leur semble pour sauver leur propre structures financières. Le danger est évidemment une disharmonisation et une concurrence déloyale en matière de soutien public au secteur bancaire. Nous allons nécessairement vers une ère de réglementation beaucoup plus sévère des institutions financières mais là aussi sans harmonisation européenne des distorsions de la concurrence pourraient gravement nuire à la cohérence de l'Union Monétaire. Force est d'ailleurs de constater que le secteur bancaire européen est plus vulnérable que celui des États-Unis pour la simple raison qu'il est gravement sous-capitalisé dans une économie mondiale inondée par un pullulement de crédits multiformes présentant de considérables risques. De grandes banques Belges en difficulté, Dexia et Fortis, accusaient en juin 2008 des actifs bilantaires respectivement de 64 et de 33 fois supérieurs à leur capital propre. Il n'est pas exclu que la capitalisation du secteur bancaire en Europe doive se faire dans un premier temps par une mise importante de la part des autorités publiques. Le gouvernement de la Grande-Bretagne fut le premier a proposer des mesures très cohérentes qui peuvent inspirer les autres pays. L'exemple britannique et la disposition du gouvernement Brown de se concerter avec les autres pays européens renforcent ma conviction, que je défends depuis de nombreuses années :il serait judicieux de proposer aux Britanniques de rejoindre l'Union Monétaire, de prendre place autour de la table du conseil d'administration de la Banque Centrale européenne et de l'Eurogroupe, tout en maintenant la livre et en gérant conjointement avec la BCE de manière pragmatique les cours de change entre l'euro et la livre.
Les récents événements tragiques imposent une autre leçon au niveau de la Belgique. Il a été empiriquement démontré qu'il nous faut un niveau fédéral suffisamment efficace et cohérent, disposant aussi d’une assiette budgétaire solide. La thèse selon laquelle il faut renforcer nos régions et communautés en affaiblissant, voire en démantelant les structures fédérales du pays, me paraît tout à fait contre-productive et préjudiciable à l'intérêt général. Tous les pays fédéraux qui nous entourent prouvent qu'il existe une nécessaire complémentarité entre le niveau fédéral et les entités fédérées. Mais ce ne sont pas nécessairement les évidences qui aujourd'hui ont le plus de chance de persuader.
La crise financière, cataclysme diluvien, qui s'abat sur le monde n'est nullement conjoncturel. Les économistes expliquent que le mouvement cyclique est dû au changement de rythme asymétrique entre la consommation et les investissements. Il suffit que la demande des biens de consommation décélère pour que la demande des biens d'investissement décroît. Ce qui provoque le retournement du cycle. Ce que nous vivons aujourd'hui est d'une tout autre nature puisque il s'agit d'une rupture structurelle à caractère systémique et donc historique. Le communisme et les socialisme collectivistes se sont effondrés suite à la chute du mur de Berlin et de l'éclatement de l'Union soviétique à partir de 1989. Ce phénomène révolutionnaire fut la conséquence de l'émergence de la société de la connaissance, elle-même engendrée par la dissémination partout dans le monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce qui arrive aujourd'hui en revanche - c’est la cas de le dire - presque 20 ans plus tard est la faillite d'un certain type de capitalisme libéral. Force est de constater que les deux grandes idéologies, qui ont dominé la pensée sociétale et l'agencement politique de nos sociétés pendant deux siècles, ont fait naufrage en ce début du XXIe siècle. Certains observateurs n'hésitent pas à conclure que les événements actuels nécessitent le retour d'une analyse marxiste, voire d'une politique collectiviste au vu des dégâts causés par le capitalisme et de ses contradictions autodestructrices, telles que énoncée par Karl Marx. Cela me paraît être un raccourci intellectuel un peu trop ramassé et superficiel. Le marxisme est définitivement dépassé par les événements dans la mesure où il préconise la nationalisation et donc la collectivisation des facteurs de production à caractère physique. Mais dès lors que le facteur de production dominant est devenu la connaissance humaine, la créativité et donc l'imagination et la recherche critique, il est évident que la recette de la collectivisation devient totalement inopérante, voire contre-productive. La crise actuelle ne pourra pas conduire à une réédition du collectivisme planifié et bureaucratique mais devra restaurer la priorité du politique dans un contexte décisionnel aussi collectif que possible. Cela veut dire concrètement que dans un monde qui est devenu notre village parce que globalisé, il faudra dans toute la mesure du possible organiser une gouvernance globale ou du moins aussi concertée que possible sur le plan international. Dans ce contexte l'Union Européenne peut jouer un rôle de pionnier en mettant en oeuvre le principe d'une « subsidiarité ascendante », impliquant un transfert de compétences vers un niveau de décision intergouvernemental et si possible supranational. Malheureusement jusqu'ici les responsables européens ont surtout autorisé les instances nationales à faire ce qui bon leur semble pour sauver leur propre structures financières. Le danger est évidemment une disharmonisation et une concurrence déloyale en matière de soutien public au secteur bancaire. Nous allons nécessairement vers une ère de réglementation beaucoup plus sévère des institutions financières mais là aussi sans harmonisation européenne des distorsions de la concurrence pourraient gravement nuire à la cohérence de l'Union Monétaire. Force est d'ailleurs de constater que le secteur bancaire européen est plus vulnérable que celui des États-Unis pour la simple raison qu'il est gravement sous-capitalisé dans une économie mondiale inondée par un pullulement de crédits multiformes présentant de considérables risques. De grandes banques Belges en difficulté, Dexia et Fortis, accusaient en juin 2008 des actifs bilantaires respectivement de 64 et de 33 fois supérieurs à leur capital propre. Il n'est pas exclu que la capitalisation du secteur bancaire en Europe doive se faire dans un premier temps par une mise importante de la part des autorités publiques. Le gouvernement de la Grande-Bretagne fut le premier a proposer des mesures très cohérentes qui peuvent inspirer les autres pays. L'exemple britannique et la disposition du gouvernement Brown de se concerter avec les autres pays européens renforcent ma conviction, que je défends depuis de nombreuses années :il serait judicieux de proposer aux Britanniques de rejoindre l'Union Monétaire, de prendre place autour de la table du conseil d'administration de la Banque Centrale européenne et de l'Eurogroupe, tout en maintenant la livre et en gérant conjointement avec la BCE de manière pragmatique les cours de change entre l'euro et la livre.
Les récents événements tragiques imposent une autre leçon au niveau de la Belgique. Il a été empiriquement démontré qu'il nous faut un niveau fédéral suffisamment efficace et cohérent, disposant aussi d’une assiette budgétaire solide. La thèse selon laquelle il faut renforcer nos régions et communautés en affaiblissant, voire en démantelant les structures fédérales du pays, me paraît tout à fait contre-productive et préjudiciable à l'intérêt général. Tous les pays fédéraux qui nous entourent prouvent qu'il existe une nécessaire complémentarité entre le niveau fédéral et les entités fédérées. Mais ce ne sont pas nécessairement les évidences qui aujourd'hui ont le plus de chance de persuader.